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04/11/2011

De l'intérêt de ne pas prendre de photographie...

La petite fille a tendu les bras pour que sa mère lui confie le nouveau-né. Elle souriait. Elle a caressé tendrement la joue du bébé, et lui a expliqué sérieusement qu'elle l'aimait beaucoup, vraiment beaucoup. J'ai été tenté de me lever et d'aller chercher mon appareil photo. Je me suis ravisée, me contentant de regarder les deux enfants. M'efforçant de  rendre cette scène assez présente en moi pour que ma mémoire l'enregistre. Je n'ai pas pris de photo, mais l'image est inscrite en moi, indélébile. Je n'ai pas besoin de photo pour m'en souvenir. Et je crois que je m'en souviens d'autant mieux que je n'ai pas pris de photo…

31/10/2011

Moutons

Dans le pré, sur l'autre versant de la vallée, un petit troupeau de moutons. Ils ont l'air d'avoir tous le même âge… une tâche rose sur la tête, et de grandes lettres bleues sur le dos, imprimées sur les toisons. Au passage des promeneurs, ils se sauvent tous ensemble, comme de bons moutons. Leurs bêlements s'entendent de loin. Quelques ânes, plus loin, se vautrent dans l'herbe. On ne peut les approcher, leur enclos est éloigné du chemin. Un ânon, déjà grand, tête sa mère. Il a encore la toison laineuse des petits ânes, malgré sa taille.

30/10/2011

Chrysanthèmes

Cette année, nous ferons la tournée des cimetières, pratique abandonnée depuis 2 ans. Ce n'est pas vraiment nécessaire, je sais. C'est une façon de marquer, pour moi-même et personne d'autre, la continuité de mon histoire. De là, je viens. Parents, grands-parents, frère, sœurs, cousins. Ils ont entouré mon enfance. Il me reste leur souvenir. Au seuil de ma propre vieillesse, je vais, d'un bouquet de fleurs, saluer leur mémoire. C'est tout. Il y aura aussi la promenade au milieu des vignes, les bords du lac, les montagnes, la lumière et les couleurs de l'automne, et je ne sais pas ce qui, de la promenade ou des cimetières, importe le plus.

29/10/2011

Main courante

Consigner des faits, des idées, le tout sans grand intérêt, au jour le jour. Quelquefois je m'arrête, cela n'a pas de sens. J'efface. Je jette. Rien ne transparaît de la puissance de la vie, de ses coups de butoir, incessants. Comment dire cela, sans larmoiements. Comment dire que tous ces petits faits auxquels on s'accroche masquent l'essentiel. Mais, toujours, je, nous, préférons nous occuper de faits-divers anodins, pour ne pas trop voir ce qui nous dérange, le chaos habituel de la vie. Tellement quotidien aussi qu'on voudrait lui tourner le dos. Mais il arrive quelquefois, que par une grâce venue d'on ne sait où, la vision presque claire du chaos fait surface. C'est une autre appréhension du monde rendue possible. Et au milieu des visions de désastres, se mettre à aimer la vie, parce que c'est notre seul bien, et que là est notre vérité. Je peux alors reprendre mon ouvrage, ma petite broderie du réel, y reprendre goût, fil bleu, fil rouge, point droit, passé empiétant, de tige. La prairie fleurit, enfin.