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22/09/2011

Conscience

Il arrive que le temps s'immobilise. Impression fugace de vivre un moment comme suspendu par une force invisible. Rien ne bouge tout autour, c'est une forme de conscience au monde nouvelle, fugitive mais cependant assez puissante pour être sciemment perçue. 

21/09/2011

Grands-parents

Question : Vous n'avez pas connu vos grands-parents. Est-ce qu'autant ils ne comptent pas pour vous ?

Réponse : Ce sont des figures lointaines, car morts bien avant ma naissance. Des gens dont j'ai peu entendu parler, à peine si je sais que quelques objets (dont j'ai finalement hérité) proviennent de chez eux. De mes grands-parents maternels, une table, un sucrier en pâte de verre. Du côté paternel, guère mieux. Les verres à absinthe, une lampe à huile, une chaise paillée, un registre commercial cartonné noir. Rosalie, côté paternel, était une commerçante dévouée et souriante. Lucie, côté maternel, fine cuisinière. Pas de quoi écrire une histoire, pas de quoi réécrire l'histoire. Mais j'ai de la naissance de Rosalie cette trace écrite de la main de mon arrière grand-père dans son registre à tout faire : Rosalie, 27 mars 1870. Paraphrasant Aragon, je peux dire : entre la Commune de Paris et moi, deux générations. Télescopage du temps avec le temps.

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20/09/2011

Écrire

Me mettant à écrire, je ne sais pas ce que je vais écrire. Un mot, une réminiscence, une lumière, presque rien pour commencer. La première phrase toujours effacée, réécrite. Je suis comme le marcheur néophyte sur un chemin de montagne : je peine à n'en plus pouvoir. Mais comme lui, contrôlant lui son pas, moi mon souffle, j'avance en ahanant, pour finalement m'effondrer un peu plus loin. Je ne tiens pas la distance. Recommencer ne me déplaît pas. Le clavier cliquette à peine, la marche se fait douce, j'avance, un brin essoufflée tout de même.

19/09/2011

Anniversaire

L'enfant marche sur la route avec sa sœur, un peu plus âgée qu'elle. Elles vont à l'église, pour la messe du dimanche matin. C'est à ce moment que la plus grande dit : "elle est morte ce matin". La malade que toute la famille soignait avec dévouement depuis 4 ans a définitivement quitté ce monde, ses sœurs, ses frères, ses parents. La petite fille lit avec attention une annonce publicitaire affichée sur le mur d'une grange "Midi, 7 heures, l'heure du Berger". Elle ne sait pas encore que ce Berger inconnu restera pour toujours lié à la mort de sa sœur, et à la voix de l'autre sœur qui l'assomme de son "elle est morte ce matin". C'était il y a tout juste 60 ans, c'était hier, c'est aujourd'hui.