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03/09/2011

Irritation

Des engins puissants et sonores sont venus perturber ma lecture à l'ombre des arbres. Tondeuses, débroussailleuses, soufflettes, pour exterminer l'herbe qui a encore l'audace de pousser sur ces espaces qui ne sont plus des trottoirs, sans être tout à fait la rue. Les bords de route, en somme, pas vraiment des espaces verts. Mais que la Ville traite comme s'ils en étaient. Et l'herbe est l'ennemie n°1 des services des espaces verts. Il faut bien justifier l'achat de ces coûteux et voraces engins... et le salaire des employés ? Nos bords de route ne connaissent plus les graminées et les fleurs sauvages. Une herbe rase remplace l'herbe folle. Il n'y a pas que ma lecture à être perturbée par ce nettoyage forcené de tout ce qui voudrait pousser librement. C'est une offense à la nature. Et au bon sens.

02/09/2011

Fleurs (6)

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Petite collection

Sous mes yeux, en permanence, un mini-musée. 10 ou 20 pièces, pas plus, qui ont autant de valeur pour moi que les chefs-d'oeuvre conservés dans les musées, et avec lesquelles j'ai établi, par un long compagnonnage, une familiarité approfondie. Ces oeuvres mineures/majeures sont près de moi depuis toujours, pour certaines, ou entrées dans mon univers plus récemment. Je les ai beaucoup contemplées, je les contemple encore. La peinture appelle la contemplation, vraie source de connaissances. Je sais que vues par d'autres que moi, ces oeuvres ne méritent pas toutes le nom d'oeuvre. Car ce qui fait leur valeur à mes yeux n'est pas seulement leur qualité artistique. Elles sont les jalons de ma vie. Chaque pièce se rattache à un moment particulier de mon histoire. Du petit portrait de moi enfant, par ma soeur morte depuis très longtemps, à la sculpture de papier achetée à une calligraphe, toutes me parlent de ce que j'ai vécu, traversé, surmonté. J'aime ces objets de peu de prix, ils me sont des béquilles sans prix. Nous avons tous, je crois, nos collections intimes, qu'on ne montre pas, qu'on ne raconte pas. Les miennes sont peintes, sculptées, dessinées, un univers en soi, secret mais évident.  

Kenneth White

De proche en proche, comme en suivant les cailloux d'un petit Poucet des temps modernes, je tombe sur une interview de Kenneth White. Il dit : "Nous avons une production culturelle sans culture..." Et en réponse au journaliste qui lui demande s'il n'a pas l'espoir d'un monde meilleur, il répond : "Je n'ai pas d'espoir, je travaille, j'agis". Pas une once d'hésitation. La voix ferme de ce vieux jeune homme ne doute pas un instant que les livres ne puissent changer le monde. Ses livres comme des leviers puissants, contre une production culturelle sans culture...

À lire de Kenneth White : La carte de Guido, un pèlerinage européen. Albin Michel, 2011.