29/08/2011
L'heure perdue
Une pendulette qui ne donnera plus jamais l'heure. Autant que je sache, elle est à l'arrêt depuis 7 ou 8 décennies. Elle me vient de ma grand-tante pieuse, qui la conservait sur sa cheminée, sans même y songer. Elle me l'a donnée de bon coeur. Après cette pendulette, j'ai récupéré d'autres horloges ou réveils, ça et là, dans les greniers et les armoires. Pour tous le temps s'est arrêté. C'est une collection (très petite !) pour rien, pour le charme des objets désuets, mais pas muette, car ils sont comme des ponctuations d'une histoire sans histoires, que chacun me raconte à sa manière, à moi seule.
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28/08/2011
Quand il faisait froid...
Des galoches en hiver, des sandales de plastique en été, affreusement glissantes et bruyantes. Entre les 2, pas mieux. De toutes façons jamais bien habillée ni chaussée. Souvenirs de journées glacées dans les coteaux, des tennis très minces aux pieds, pas de pantalon parce que les filles n'en portent que pour faire du ski, et les jambes violettes de froid. Douloureuses. Mes sensations physiques n'intéressaient pas grand monde, parce qu'il y avait des choses plus importantes... Comment disait-on, déjà ? Ah oui, souffre et tais-toi.
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27/08/2011
Archéologie (3)
Une petite fille, de 8 ou 9 ans peut-être, s'applique à dessiner le pot à lait posé devant elle. Pour se rassurer, parce que c'est difficile, elle trace les bords du pot à la règle, naïvement. Les parties arrondies sont plus délicates à faire, comme les ombres. En somme, c'est ma première nature morte. Je ne me souviens pas du tout du lieu où je me trouve à ce moment là. Peut-être dans la "petite pièce" (en fait assez vaste pour accueillir facilement 20 personnes, mais c'est la seule qui nous serve de salle de séjour, ou de salon). Peut-être neigeait-il. Peut-être que l'atmosphère douillette de la petite pièce incitait à une activité paisible et personnelle... Mais ce dont je me souviens avec précision, c'est le sentiment de bonheur inouï éprouvé à ce moment où je dessine, seule. Le sentiment, l'impression, que je suis en train de faire un chef d'oeuvre. C'est le premier dessin dont je me souvienne. Le plus extraordinaire à mes yeux aujourd'hui, c'est le fait de l'avoir conservé, malgré les déménagements multiples. Et qu'il continue à évoquer pour moi ce souvenir intact de "bonheur artistique", dans sa naïveté et sa maladresse.
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Fleurs (5)
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