20/07/2012
La lecture, encore
Il y a la lecture intense. La lecture distractive. La lecture en diagonale. La lecture rapide. La lecture zapping. Et il y a la lecture immersive, celle qui se perd, disent les grands experts es-lecture. Et se perdra de plus en plus, ajoutent-ils, encourageants. Demain, oui, demain, seuls quelques rares savants esprits liront de bout en bout les gros traités de philosophie ou de sociologie ou le petit Marcel. Dès aujourd'hui, plus encore que par le passé, deux mondes se côtoient, et ne se parlent pas.
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19/07/2012
Entendues, volées, petites phrases
L'apitoiement sur soi-même, une tentation commune.
Toutes les vies du monde parviennent jusqu'à moi à travers les livres, même ceux que je ne lis pas.
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18/07/2012
Les conjurateurs
Je lis avec plaisir une interview de Jean-Paul Kauffmann dans la revue XXI, où il évoque ceux qu'il appelle "les conjurateurs", "ceux qui vivent dans une forme de retrait". Conjurateurs, car ils conjurent les esprits maléfiques d'aujourd'hui, tels que la lassitude, le goût de la dévastation, la jouissance du mal et de l'avilissement"..."des gens qui vivent dans une forme de dissidence", plus nombreux qu'on ne croit, selon Kauffmann. Des gens qui appartiennent au "quart-monde heureux". Me voilà, pour quelques heures au moins, rassérénée. Je me dis que tout n'est pas fichu. Enfin, pour être honnête, pas tout à fait fichu. Parce que, face à l'emprise de la société de consommation dans nos vies qui, quoique modestes, participent à la destruction de la planète (à ce qu'on dit), ces îlots de résistance pèsent bien peu. Oui, mais ! ils existent, dans une différence d'existence que l'on n'imagine pas, parce qu'assez invisible aux regards des préoccupés que nous sommes, en permanence pris dans des mouvements parfaitement inutiles, dans les tourbillons de l'actualité et la recherche d'objets dont finalement nous n'avons guère besoin. Je me souviens du slogan de la Samaritaine : "on trouve tout à la Samaritaine" et dont nous disions alors en riant qu'on y trouvait surtout une quantité invraisemblable de choses inutiles. Les mots de Kauffmann me rappellent qu'il est important de désencombrer sa vie. Pas seulement en vidant sa maison (ça, je ne crois pas pouvoir y parvenir...). Mais en se tenant à l'écart. En ne croyant pas tout ce qu'on nous serine en permanence. En ne se fiant pas aux apparences. Etc... Rechercher une sorte d'épure de la vie. Ce que Kauffmann appelle "l'enchantement d'être en vie" n'est pas un sentiment partagé par tous, en tout cas pas tout le temps. Il faut avoir connu des épreuves, comme lui, pour accéder à ce sentiment de bonheur. Mais à en soupçonner seulement l'existence, on devient soi-même un peu moins malheureux, ou un peu plus heureux.
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16/07/2012
Pluie et froid
Pendant plusieurs jours, pluie et froid m'ont chassée du jardin, cette année plus proche du paradis perdu que de l'éden espéré. Pourtant, je ne baisse pas les bras, parce que, qui sait ? un changement de conditions atmosphériques est toujours possible et peut permettre un redémarrage tardif de ce qui est resté chétif pendant 2 mois. Le moindre changement me réjouit. Les mains dans le gras de la terre, je reçois une énergie bienfaisante. Même l'envahissement des liserons et des herbes coureuses ne m'énerve pas. Seule me contrarie l'absence des chants d'oiseaux, disparus, mais où sont-ils ?
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