18/06/2012
Juin si vert
Profusion de juin : feuilles, herbes, fleurs. Le vert envahit tout, désespérance du jardinier. Le carré désherbé la veille est à nouveau envahit le lendemain, comme par magie. Il ne faudrait jamais tourné le dos à son jardin... Que de vitalité ! C'est un peu exaspérant, et aussi tellement plaisant. La nature ne nous fait jamais défaut, et prospère, avec nous quand il s'agit de notre bien, souvent contre nous qui ne pouvons lutter contre des forces plus puissantes que nous. Dans un mois, le vert se sera assombri, éteint, quasiment. Même l'herbe aura perdu de son exubérance. Juin ressemble aux miniatures du moyen-âge, où tout l'espace de la feuille ou du parchemin est rempli de formes et de couleurs. Le moindre interstice entre les pierres, dans le macadam, chaque lézarde dans les vieux murs semble être l'asile choisi par une multitude de plantes avides de croïtre. On peut se désoler de ces envahissantes. Ou se réjouir. La main de l'homme, pourtant si puissante, est quelquefois inopérante et ne contrôle pas tout. C'est rassurant pour l'avenir.
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15/06/2012
Presque un poème
Il y a des gens qui habitent impasse de la Fortune, anciennement impasse de la Misère. Il y a ceux qui habitent rue des 3 Croix, et ceux qui habitent chemin du Calvaire. Il y a la rue du bois d'Amour, la sente de la belle Verge, la rue du Pot de Chambre, et les 6 routes, les 4 chemins, la patte d'oie... la rue du Cimetière, du Parc, de la Poste, de la Gare, des Moulins, du Collège, mais jamais de la Bibliothèque. Poésie de 4 sous, mais poésie tout de même, celle du quotidien, enfouie sous les gravats de nos habitudes et le méli-mélo de nos pensées réduites en compotées (non sucrées). Et pas de poésie pour ceux qui n'ont pas d'adresse.
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14/06/2012
La philosophie de comptoir
Rien n'est jamais sûr, définitivement. On est toujours à la merci de séismes affectifs, d'accidents, de malheurs nouveaux. Il faut donc se réjouir de pouvoir vivre chaque moment épargné par la rudesse de la vie. Apprécier à leur juste valeur les journées où l'on a la chance de vivre ce que l'on a à vivre, même si c'est pénible, fatigant ou ingrat. Le bonheur de vivre se construit sur les incertitudes que l'on consolide comme on peut. Le miracle est qu'on peut, justement, consolider et raffermir nos positions, nos désirs, et réaliser ce à quoi on aspire.
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12/06/2012
La nuit
Même les insomnies peuvent être agréables. On est seul dans la nuit, blotti sur le canapé, on a allumé une seule lampe, qui n'éclaire que le coin dans lequel on a trouvé refuge. Le regard flotte sur les objets, les livres, devine plus qu'il ne voit. Les rideaux tirés protègent de la nuit, quoiqu'il n'y ait rien à craindre de ce noir profond que ne transperce aucune lumière. Dans un moment, de faibles pépiements d'oiseaux annonceront la venue du jour. On a le temps de rêvasser, de se projeter dans la journée à venir, d'élaborer vaguement un plan d'activités, même si l'on sait très bien qu'il y a plus de place pour la vacance et l'oisiveté que pour le travail. D'ailleurs, ce n'est pas un travail que d'avoir à s'occuper d'une maison, d'un enfant, d'un jardin, de lire des livres ou la presse, de noter des pensées fugitives. Ce n'est pas un travail, mais c'est la vie.
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