09/06/2012
Juin au jardin
Je pourrais raconter, en ce mois de juin incertain, les fraisiers (et leurs fraises), les cosses des petits pois, les fèves et leurs pucerons... Sans grand intérêt, finalement. Mais les mains dans la rosée froide, j'arrache, je cueille, je glane, à défaut de vraies récoltes, lesquelles viendront plus tard. Je surveille les envahisseurs, je déplace un plant pas vraiment à sa place, car venu se loger là où l'on ne l'attendait pas. La frêle pousse de noisetier sera utile dans la future haie, dont j'espère qu'elle m'isolera, un jour, des regards des passants. En manipulant et soignant mes pousses et rejets divers, c'est tout une philosophie de l'existence qui s'élabore. Pour laquelle il faut se projeter dans l'avenir, sans cesse. Concevoir un jardin, même modeste, c'est être dans le présent ET dans le futur. On pourrait imaginer le jardinage comme une activité un peu statique : on plante, ça pousse, ça meurt... Bien sûr, on plante. Puis on surveille, arrosages, bestioles. Souvent il faut déplacer la plante. L'hortensia sur la bordure le long de la rue ne se plaisait pas. Depuis qu'on l'a déplacé, dans un coin plus protégé, il prospère. Il y a aussi des surprises : l'armoise disparue après les gelées ressort discrètement au milieu des herbes. La menthe s'est propagée à un endroit inattendu. Il y a une volonté des plantes à vivre leur vie, et le jardinier doit s'adapter, en permanence. Observer et accepter d'être surpris. Ne pas s'entêter. Je pense que je n'aurai jamais d'agapanthe. Et sans doute pas d'angélique non plus. Je dois me contenter de plantes robustes, tout terrain. Pas trop exigeantes, qui acceptent de pousser sans mon aide. Qui n'ont pas besoin de ma main inexpérimentée. J'aime cette indépendance que m'apprend l'observation de la nature. Mon jardin n'est pas bien organisé. Il ne répond pas aux critères des revues et livres de jardinage. Je le laisse un peu vivre sa vie, heureuse de ce qu'il m'offre. C'est déjà beaucoup. Il me récompense de mes efforts. Sans doute lui et moi partageons la même philosophie. Que demander de plus ?
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07/06/2012
Encore de la philosophie de 4'sous
Quels que soient les aléas rencontrés dans la vie, je me dis qu'il faut avoir la volonté (le désir) de rester dans une perspective tonique, positive. Continuer à respirer à son propre rythme. Garder ses forces pour l'essentiel, pour ne pas perdre le goût ineffable du quotidien, fait de sucre et de sel, de lumière et de tendresse.
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06/06/2012
Cri du coeur
Le train n'allait plus très vite, traversant des banlieues avant d'entrer dans la grande gare. De chaque côté des voies, des tags et des graffitti illisibles couvraient tous les murs disponibles. Brusquement, un mot, un seul, est apparu, en lettres immenses, très lisibles, sur un petit bâtiment, à usage indéterminé pour le profane, perdu au milieu des voies. "POUFIASSE". Cet écrit anonyme, à qui destiné ? ou plutôt, contre qui ? Insulte ou constat, l'auteur n'a pas développé davantage son essai littéraire. Le mot à lui seul suffisait. Poésie minimaliste solitaire au milieu des voies ferrées ? Surtout une haine solide à l'égard de la gent féminine, dans sa totalité, même si le mot était au singulier..
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04/06/2012
Petite philosophie de rien...
Cette phrase de S. O'Nan me trotte dans la tête : "Enchaîner les journées comme on met un pied devant l'autre". Une journée après l'autre, a-t-on le choix ? Les jours, les mois, les saisons se succèdent, nous grandissons, nous changeons, nous vieillissons, et puis quoi ? Il y a quelque chose d'inéluctable dans cette marche du temps, qui devient même angoissante pour certains. D'autres se rassurent dans la contemplation de la succession des saisons, chacune ayant son charme, ses qualités propres, chacune étant nécessaire. Un pied devant l'autre, nous avançons, goûtant la douceur du printemps et de l'automne, pestant contre les extrêmes de l'hiver et de l'été. En oubliant, un peu, que nous vieillissons.
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