06/12/2011
Vie quotidienne
La vie quotidienne remplie de faits anodins, sans grandeur, mais pas sans importance. Il faut bien assurer les tâches du quotidien. Il faut bien s'occuper de l'intendance, assurer aux siens et à soi-même le gite et le couvert. Il faut bien organiser du mieux qu'on peut son cadre de vie. Il faut bien tenter de mettre un peu d'harmonie et de beauté autour de soi. Cela se traduit par des journées entières occupées de mille petits riens, à peine si ça vaut le coup d'en parler tant c'est peu de choses. L'harmonie et la beauté se payent cher, pas cher, à chacun d'évaluer. C'est un travail que de créer harmonie et beauté, et ce n'est pas le résultat seul qui justifie les efforts. Ce résultat peut être très modeste, par manque de moyens, par manque de goût, par manque de savoir-faire. Eh oui, tout ça pour ça ! La blanquette de veau a brûlé. La couleur des rideaux est un peu triste. Le lambris est mal posé. Le robinet fuit toujours. Mais comment se fait-il que surnage, au dessus de tant de déceptions et de ratages, le sentiment un peu diffus d'avoir fait ce qu'il fallait, comme il fallait, au moment où il le fallait ? C'est ce sentiment diffus, qui préfigure un peu ce que pourrait être le sentiment du bonheur, que j'aimerais interroger, et comprendre. Pour que ma conscience, surtout, s'en empare. Pour passer du sentiment diffus à la compréhension et acceptation du jour à vivre. Pleinement.
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04/12/2011
Fête et vin chaud
La musique a envahi les rues commerçantes des villes, de toutes les villes qui ont des rues commerçantes. Toujours les mêmes scies, qui parlent de fêtes, de bonheur, et du vieux barbu bougon. Partout des paillettes, des robes noires et courtes, des écharpes d'argent. Ne pas oublier : les bougies. On revient à la bougie, toujours, à Noël. Les arbres scintillent de milliers de kilowatts, mais la faible lueur des petites flammes vacillantes est indispensable à la fête. Parce que fête il y a, on ne sait plus pourquoi. Peu importe qu'il y ait eu, il y a 2000 ans, un nouveau-né dans une étable, et 2000 ans d'imagerie pieuse en sus. Il nous reste le papier doré des cadeaux, le cachemire des pull-overs, les cravates à pois, les écrans, les fameuses petites robes noires et les colliers de faux jais pour briller sous le sapin, et les yeux emplis de joie (disent les publicités) des enfants gavés de chocolat industriel. J'ai connu des réveillons frugaux : petit salé fumant et brioche de Saint-Genis. Le vin chaud qui accompagnait ces agapes était le meilleur du monde. J'aimerais revenir à cette forme de fête familiale et intime, mais elle n'avait de sens qu'avec le retour de la messe de minuit dans une église toujours glaciale. Nous n'allons plus à la messe de minuit, alors... quoique le vin chaud, (toujours du vin blanc), orange, cannelle, clous de girofle, tout de même, pourquoi s'en priver, fête ou pas ?
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02/12/2011
Grigri, fétiches et autres fariboles
Une bague de grand-mère, une main de fatma, un stylo à encre à plume carénée comme un avion de ligne, un nounours qui perd sa fourrure, une médaille de première communion, un ticket de cinéma pour un film vu en bonne compagnie, une tasse ébréchée, celle là et pas une autre, un bouquet desséché, un dessin d'enfant, un photomaton de 2 petites filles rieuses, une boîte à poudre en carton doré, 2 serre-livres démodés, des chaussons de bébé (devenu grand, le bébé), une lettre manuscrite devenue illisible avec le temps, une poupée cassée, les clefs de tous les appartements où l'on a habité, un coquillage d'une mer où l'on n'est jamais allé mais on y entend la mer, des carnets, des carnets, des cahiers, des cahiers, mais plus de plumes ?
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01/12/2011
Les Mohicans
Allez savoir pourquoi hier soir je me suis endormie en ayant en tête une phrase "intéressante", pourquoi je l'avais encore en tête au réveil, mais ayant négligé de la noter (puisque je m'en souvenais si bien !), elle a disparu. Sauf ce lambeau : "Il n'y a plus de mohicans, quoique un certain auteur nous parle du dernier des Mohicans". Et que vient faire dans ma calme vie à l'abri des cahots du monde et des explorations lointaines, ce mohican survivant ?
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