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22/12/2011

Les cartes de géographie

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Les crayons de couleur étaient des instruments de travail et de plaisir, les 2 étant étroitement liés. Taillés avec soin, et parcimonieusement car il fallait les faire durer longtemps, rangés dans des boîtes de carton qui n'en contenaient que 12. Les cartes de géographie dessinées à l'école requéraient des crayons à la mine pointue, pour bien marquer les détails. Faire les montagnes en marron, les plaines en vert, les bords de mer soulignés de hachures bleues, les fleuves en bleu, et les villes marquées d'un point noir. La plume sergent-major pour noter les noms, majuscules, minuscules, et on avait le choix entre écrire à l'encre avant le dessin, ou après : avant, on était sûr d'éviter les tâches malencontreuses qui gâchaient tout le travail, et tout était à recommencer. Et puis cela donnait un cadre précis, pour poser les couleurs au bon endroit. Écrire à l'encre après les crayons de couleur était risqué, car l'encre ne prenait pas bien sur les coloriages. C'était un bonheur de dessiner les cartes de géographie, de colorier, c'était un travail qui demandait de la concentration, mais une concentration heureuse, car le résultat se voyait immédiatement. Il fallait vraiment dessiner ce que la grande carte montrait au tableau. Pas de modèle préétabli, de patron en plexiglas, et pas le droit de décalquer sur le livre de géographie. L'exactitude s'en ressentait, bien sûr, et le maître était sans indulgence sur les positions approximatives des villes, des fleuves et des montagnes. Mais on se souvenait que Lyon était la capitale de la soierie, Grenoble celle des gants, et que le charbon venait du Nord. La France était rurale ET industrielle... 

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10/12/2011

L'escale

Dans une rue voisine du magasin, dans cette ville où j'ai habité pendant 2 ans, autrefois, il y avait une boîte de nuit. Pendant la journée, c'était une façade morte, portes fermées, lumières éteintes. Mais le soir, les néons de l'enseigne lumineuse clignotaient dans la semi-obscurité qui régnait alors dans les rues. La lueur, alternativement rouge/bleue/verte illuminait le plafond de notre chambre. Je ne connaissais de l'Escale que ces lumières, assez puissantes pour éclairer une chambre d'enfant, à 100 mètres de distance. L'Escale, forcément, n'avait pas très bonne réputation. Mais je trouvais magnifiques ces lumières de la nuit, qui me tenaient compagnie avant de m'endormir. Des décennies plus tard, je me souviens encore de l'Escale, de son enseigne, de sa réputation, de sa porte d'entrée poussiéreuse et toujours close aux heures où je passais dans la rue, pour aller chez le dendiste, un peu plus loin. Mais j'ai oublié le nom du dentiste, responsable de beaucoup de mes souffrances d'enfant. 

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03/12/2011

Le Buffon des enfants

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Un livre magique, surtout quand on possède peu de livres. Par chance conservé, ce Buffon des enfants aux illustrations fabuleuses de Lorioux a enchanté mon enfance. Mais je crois que je n'ai jamais lu le texte. Les images me suffisaient.

 

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30/11/2011

Tom Pouce

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Retrouvé dans le fatras familial les contes de Grimm de mon enfance. Exemplaire complètement dépenaillé, incomplet, sans  couverture ni page de titre. Je connais par coeur toutes les illustrations de ce recueil. Et celle-ci, toute banale qu'elle soit, m'émeut particulièrement. Le père de Tom Pouce (nommé Petit Poucet dans d'autres versions), se prépare à délivrer son fils prisonnier dans le ventre du loup. Le corps trapu et ramassé, il lève sa hache et... On ne verra pas la hache s'abattre, d'ailleurs le tranchant n'est pas dirigé sur la tête du loup. Le père va assommer le loup, avant de lui ouvrir le ventre, pour ne pas blesser son fils. En arrière plan, la mère attend, la faux dressée. L'image est petite, quelques centimètres à peine, mais elle fut pour moi enfant extrêmement forte. Et il y a quelques jours, lisant à une petite fille de 4 ans, dans une autre version illustrée des années 30, je vois la petite regardant gravement son pouce, tentant d'imaginer le petit héros, grand comme le pouce, condensé de courage et d'astuce. Et redemandant une nouvelle lecture, malgré la violence de l'histoire, installée, protégée, sur mes genoux. Se souviendra-t-elle longtemps, elle aussi, des images ?

 

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